Place d'apprentissage

Raison sociale / NomLes Planchettes SA
NomAurélien Lüthi
AdresseRue des Planchettes 35
Localité2900 Porrentruy
Téléphone032 465 93 47
Emailaurelien.luthi@lespenates.ch
Raison sociale / NomLes Planchettes SA

Description de la place

Durabilité & gaz à effet de serre des bovins

Comment bien faire ? Augmenter la durée d’utilisation des vaches, augmenter les kilos de lait par jour de vie, vêler les vaches vers 2 ans déjà, augmenter le nombre de lactations vers 5 à 6, réaliser des fourrages jeunes et de qualité à partir de ses herbages. C’est ainsi que le troupeau est le plus durable.

Les ruminants sont les seuls animaux capables de tranformer les surfaces non cultivables et de produire des aliments de haute valeur, tels que le lait et la viande. Ils fournissent les engrais organiques nécessaires aux cultures destinées à l’alimentation humaine. Dans ce contexte, comment faire au mieux pour remplir notre tâche nourricière?

Jocelyn Altermath, quel est votre projet ? Nous avons travaillé depuis 2020 jusqu’à ce printemps sur le projet Interreg SPAD (Systèmes de Production Agricole Durables), afin de mieux comprendre les facteurs influençant la durabilité des élevages bovins. 160 enquêtes ont été réalisées en Suisse et en France sur des exploitations laitières avec ensilage et sans ensilage, ainsi que sur des exploitations bovins viande (naisseurs). Nous avons cherché à trouver le meilleur équilibre de nos systèmes de production sur une échelle de la durabilité, qui repose sur 3 piliers :

Une des six variables composant la note « Environnement » correspond aux émissions de gaz à effet de serre (GES). En croisant les résultats des différentes exploitations enquêtées, des leviers pratiques ont pu être mis en avant pour les diminuer, ils touchent à :

  • L’alimentation du bétail, par la qualité des fourrages : nos résultats ont montré l’importance de produire un fourrage riche, ce qui diminuera les émissions de méthane lors de la digestion. Par exemple, une ration d’hiver se fera idéalement avec des foins assez jeunes (stade début à pleine épiaison), plutôt qu’avec des foins plus âgés et très grossiers (stade floraison), qui émettront plus de méthane. La littérature nous montre aussi qu’augmenter le degré d’autonomie alimentaire a un grand impact sur l’empreinte écologique des élevages bovins. On tend ainsi à refermer les cycles, à rétablir l’équilibre naturel entre le ruminant et son environnement, entre émissions et captation de GES.
  • La conduite du troupeau : chez les vaches laitières, nous avons observé que la variable « kilos de lait par jour de vie » est étroitement liée aux émissions de GES qui diminuent quand elle augmente. Cette variable est corrélée à la fois aux performances laitières et à un faible nombre d’animaux improductifs dans le troupeau (âge au premier vêlage et nombre moyen de lactations). Si nous avons par exemple un âge au premier vêlage à 24 mois plutôt qu’à 36 mois, la durée de vie improductive des animaux est plus faible, ce qui va réduire les émissions de GES du troupeau. L’augmentation du nombre de lactations permet à la fois de lisser cette période improductive sur une plus longue durée de vie et aussi d’élever moins d’animaux. Attention à ne pas avoir un troupeau trop âgé, car les limites se trouvent dans les problèmes de mammites ou de boiteries ; donc s’approcher de 5-6 lactations est un bel objectif.

En vaches allaitantes, on retrouve des leviers identiques pour diminuer les émissions de GES, comme la qualité des fourrages, l’âge au premier vêlage, le nombre moyen de lactations, etc.
Nous avons aussi été impressionnés par l’effet des fourrages sur l’échelle de durabilité : dans nos régions à vocation herbagère, les exploitations avec une grande autonomie et beaucoup d’herbages dans la ration obtiennent une meilleure note « Environnement » qu’avec une alimentation de moindre valeur et/ou avec une grande part de maïs. Avec une part plus faible d’aliments concentrés dans la ration, on diminue la concurrence avec l’alimentation humaine (principe « feed no food »), améliorent ainsi la durabilité de nos viandes et produits laitiers.

La valorisation des herbages de nos régions en fourrages de qualité est une base solide pour améliorer sa durabilité et minimiser ses émissions de GES.

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