resultats scientifiques :
L’équipe scientifique du projet « Agriculture et Pollinisateurs » a évalué les effets de mesures appliquées dans les prairies sur le développement et la survie hivernale des colonies d’abeilles domestiques.
Trois des mesures ont eu un effet positif notable sur le développement des colonies d’abeilles domestiques :
- Faucher sans éclateur les prairies temporaires
- Laisser fleurir les légumineuses en prairies temporaires (fauche retardée)
- Laisser 10% sur pied pendant les fauches d’été sur les prairies temporaires.
Pour 10 hectares sur lesquels ces mesures (seules ou combinées) ont été appliquées dans un périmètre de 2 km autour des ruchers suivis, les colonies contenaient 5 à 15% d’ouvrières supplémentaires, ce qui a permis une meilleure préparation à l’hiver et une survie plus élevée au printemps suivant.
Références : Résumé de l’étude & Lien vers l’article scientifique (anglais)
Quelques Mesures simples et peu coûteuses :
Les contributions liées à ces mesures ne seront plus proposées après la saison 2023. Toutefois, les agriculteurs et agricultrices souhaitant favoriser les abeilles peuvent :
- faucher sans éclateur les prairies en fleur, pendant l’été
- Réserver l’éclateur aux fauches effectuées sur des parcelles sans fleurs ou hors de période de vol des abeilles (sous 14°C ou au crépuscule).
- Utiliser des mélanges riches en légumineuses pour les semis et les sursemis de prairies
- Laisser fleurir les trèfles et luzernes au moins une fois pendant l’été
Ces mesures ne représentent assez peu de coûts, sauf pour le retard de fauche en été, selon comment cette mesure est appliquée.
Coût d’une récolte tardive :
En l’absence de contributions financières, on peut se demander à quel point il est possible de repousser une coupe, sans causer trop de pertes en termes de qualité et quantité de fourrage.
On peut estimer la qualité du fourrage en fonction du stade de la prairie au moment de la récolte. Pour les coupes d’été, le stade de la prairie est déterminé par l’âge du fourrage (FT Agridea 2.7.1 Valeur des fourrages).
Sur une prairie temporaire, si une récolte estivale est faite après 8 semaines de repousse au lieu de 4 semaines, on estime que le fourrage subit une perte de qualité d’environ 20% de l’énergie nette et 25% de matière azotée. Cela représente environ 250 CHF/ha s’il faut compenser cette perte avec un achat de concentrés.
Le décalage des coupes dans le temps peut aussi causer la diminution du nombre de coupes sur l’année. Une perte de quantité (estimée à 450 CHF) s’ajoute alors à la perte de qualité.
Il faut donc veiller au conflit entre la promotion des abeilles et l’autonomie fourragère. Ainsi, les intervalles de fauche estivale peuvent se limiter à maximum 6 semaines si l’on souhaite favoriser les abeilles sans perdre en autonomie fourragère.
Une telle mesure peut être réservée à une parcelle particulièrement riche en trèfle blanc et située proche (<100 m) d’un rucher, afin qu’elle profite au maximum aux abeilles.
dialogue agriculture-apiculture :
Les résultats du projet Agriculture et Pollinisateurs seront présentés et discutés à l’occasion de séances sur certains ruchers partenaires.
MERCREDI 20 SEPTEMBRE
10h30, fléché depuis cabane forestière des Chênes à Séprais
13h00 à Sous-le-terreau 13 au Noirmont.
JEUDI 21 SEPTEMBRE
10h30, Sur-les-Cotays à Vendlincourt,
13h00, au rucher La Côtatte à Courcelon.
Localisation des ruchers sur Géoportail : https://geo.jura.ch/s/89dA .
En complément, une conférence publique présentera les résultats scientifiques au public apicole et agricole. Cet évènement est organisé par la Fédération Jurassienne d’Apiculture.
VENDREDI 6 OCTOBRE
19h00, Grande Salle de Courtemelon
